Tuscaloosa est né au milieu des années 90 entre Longwy et Nancy, dans une vallée industrielle fantôme, sur les cendres de Garbage Collector (noise band plébiscité par Sonic Youth, John Robb, la presse US et anglo-saxonne – un album publié en 1988 et un EP en 1990 ). En 1997, le groupe enregistre un EP chaudement accueilli pour le mythique label Lithium (Dominique A, Mendelson, Diabologum) et bat la campagne belge et hexagonale en compagnie de dEUS, Diabologum, Moonshake ou Mogwai. Deux titres inédits figureront un peu plus tard sur la compilation du label Europop 2000, La piste aux étoiles, aux cotés de Fugu, Orwell ou Chut ! (pré-Cascadeur). Délibérément en retrait après la disparition de Lithium et un concert remarqué avec Dominique A au Festival Aye Aye (Nancy) en 1999, les membres de Tuscaloosa restent les meilleurs amis du monde mais ne s’expriment plus qu’en solo ou en formation restreinte pour quelques « musiques pour images » et de rares saillies littéraires. La bande originale du film Seule la forêt de Sébastien Lacroix (2012) sonne le réveil collectif et le groupe décide de reprendre la scène et le chemin des studios pour un work in progress qui devient, au fil du temps, un disque.
Comme une guerre froide est donc le premier véritable album de Tuscaloosa. Moins celui du retour qu’une preuve de vie donnée par un groupe neuf, témoin lucide de sa propre histoire et qui tente de tourner le dos à la posture facile et récurrente du moine copiste obsédé par l’axe anglo-américain. (Propositions de) chansons ou matrices évolutives, répétitions, transe rythmique, guitares brutes, abrasives ou envoutantes, cuivres libres et textes intimes ou spectateurs du réel, majoritairement en français, Tuscaloosa fait subir au format couplet/pont/refrain ce que d’autres ont entrepris il y a des lunes dans le monde de la musique électronique et concrète mais que l’on ne tolère que depuis peu dans le monde du rock. Une épure tantôt rêche et tourmentée, souvent hospitalière et apaisée, sans autre concession à l’air du temps que d’être là, aux premières loges, ici et maintenant.
Guidé en amont par quelques grands modernes d’ici et d’ailleurs (Can, Sonic Youth, Television, Wire, Dashiell Hedayat, James Chance, Areski/Fontaine, Arto Lindsay, Bashung, Christophe, Rodolphe Burger, Lizzy Mercier Descloux), Tuscaloosa aime également à citer le jazz, le blues des origines ou des univers cinématographiques et visuels (Murnau, Cronenberg, Garrel, Monory) comme autant de balises éclairantes. A l’image de la collaboration sur 5 titres avec le saxophoniste free Antoine Arlot (Filiamotsa, Praag) et de la pochette originale de Vincent Vanoli (« romancier graphique » notamment publié à L’Association) véritable hommage à l’expressionnisme allemand.
Revenu de nulle part mais pas revenu de tout, Tuscaloosa (re)vit bel et bien : cinématographique, lunatique, épidermique et sémantique mais jamais cynique.
credits
released October 16, 2015
Antoine Arlot : sax & Theremin sax
Vincent Colonna : guitares & loops
Franck Dupont : voix, basse & guitares
David Soro : batterie & percussions
Nicolas Valette : guitares & basse
Work in progress @ Studio L'Usine, Terville - 2013/2015
Continuité : Fab Pilard
Mastering : Nicolas Dick
Peinture : Vincent Vanoli
Graphisme : Starlight
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